Ayant vu que vous vous posiez un certain nombre de questions au sujet d'huile de boite pont de motoculteur et ayant eu ce genre de problème à affronter dans le passé au sujet de motoculteurs Simar, je me suis renseigné auprès d'une source fiable, à savoir les huiles Yacco.
Monsieur Petit de cette société m'a expliqué que les huiles extrême pression actuelles pour boîte pont de norme API GL5 contenaient des additifs à base de soufre et de phosphore connus pour leurs propriétés lubrifiantes et de résistance à la pression. Hélas ces composés attaquent les métaux jaunes (bronze, cuivre).
Donc ce type d'huile est à proscrire pour les transmissions à vis et couronne de bronze. A l'époque où Peugeot utilisait des ponts à vis pour ses modèles 203, 403, 404 par exemple, l'huile utilisée était une huile ricinée (souvent ESSO). La plus réputée, dans des temps "anciens", était la CASTROL R( actuellement Castrol R40). La molécule de ricin est réputée insécable d'où l'emploi sur moteur de compétition. Elle avait toutefois tendance à gommer les segments.
Les huiles ricinées existent toujours chez divers manufacturiers de lubrifiants. Il faut savoir qu'il ne faut pas mélanger des huiles ricinées avec de l'huile classique car le tout se transforme en un espèce de chewing gum (polymérisation) et il n'y a alors plus de lubrification. Il faut un rinçage à l'alcool, je crois (ou d'autres produits plus évolués préconisés par les fabricants d'huiles ricinées), pour éliminer toute trace d'huile risquant de poser problème.
L'huile ricinée tient très bien à la pression et à la température. De toute façon, un bon lubrifiant abaisse la température de fonctionnement. Par contre, je crois que l'huile de ricin pure s'oxyde vite d'où la nécessité de vidanger souvent.
Dans les années 50-60, Simar ne parlait pas du tout d'huile de ricin ou ricinée, et on pouvait lire sur les plaques des machine: huile de viscosité SAE140, si mes souvenirs sont exacts. C'était de l'huile minérale correspondant donc en gros à la norme API GL2. Sur les livrets d'instructions, parfois était précisé, viscosité SAE 90 en hiver et 140 en été.
Pour des modèles plus modernes, types 222, 230, Simar recommandait une viscosité 90 (je suppose extrême pression mais API GL4 ou 3 vue la date de fabrication) et de la SAE 140 extrême pression si le motoculteur est utilisé en roues de 4.00x12 ou pour des travaux de traction.
Il existe des huiles pour mécaniques anciennes lubrifiant correctement les boites et ponts avec transmission à vis: par exemple l'huile Penrite Mild EP( pétrolier australien). Elle est de norme API GL4.
Yacco a une huile ,YA HYPO EP/ HT 460 qui peut convenir mais dont je ne connais pas la viscosité. Il existe chez Igol une huile de synthèse qui peut remplacer l'huile ricinée.
Je n'ai aucune action ni chez Yacco, ni chez Penrite, ni chez Igol.
Pour ce qui est de l'huile moteur, pour le type 40, Simar préconisait un mélange à 6% pour les 20 premières heures (rodage avec gicleur de rodage) et à 4% ensuite avec de l'huile de viscosité SAE 50 ou 60. Mon père employait de la Castrol XXL et ne jurait que par elle.
Pour le modèle 222, Simar dit qu'en cas d'huile dite spéciale deux temps il faut augmenter la proportion de 2%.
A l'heure actuelle, il doit falloir choisir une huile semi-synthétique plutôt qu'une huile de synthèse pour deux temps.
A remarquer que les collectionneurs américains pour leurs motoculteurs Graham-Paige, lointains dérivés de Simar, aiment à utiliser de l'Aero Shell.
Pardonnez moi d'avoir été aussi long.
Anecdotiquement, Simar fournissait un gobelet jauge qui permettait de mesurer l'huile pour fabriquer 5l de mélange ou l'équivalent en gallons. Sur ce gobelet il y avait des traits à 4% et 6%.
--Message édité par AC le 27-01-07 à 09:00:12--